Oui nous aurons pleuré. Bien sûr, nous aurons versé des larmes. Mais en paix avec nos sentiments et nous sentant aligné.es, nous irons bien. N’acceptons pas de souffrir d’avantage. Nous retrouverons peu à peu notre souffle ; il s’était absenté de nos réveils, ne revenant souvent qu’en fin de matinée, nous laissant agoniser dans l’attente de la résilience. Oui nous aurons manqué d’air chaque matin et inondé nos draps de tristesse chaque soir. Oui nous aurons cru que notre cœur éraflé était en train se déliter, strate par strate, morceau par morceau, lentement. Non, couper court n’est pas facile. Oui, envisager de nous passer de l’autre est douloureux. Nous aurons rechargé nos batteries à l’énergie de nos proches, nous nous serons saoulé.es à leur amour, à leur tendresse. Nous aurons alimenté notre esprit de nouvelles lectures, nous aurons créé. Nous aurons observé notre cœur à marée basse, lessivé par ses tumultueux sursauts et nous nous serons enthousiasmé.es toutefois qu’il réussisse à battre encore, presque chaque fois un peu plus fort. Nous aurons joui de toutes les formes de catharsis qu’il aura été donné d’approcher. Nous nous serons agité.es pour avancer, englué.es dans une mare de pourquoi. Malgré ça, malgré cette sensation sensorielle et émotionnelle désagréable, quoi qu’il arrive, nous serons heureux à nouveau. Nous aurons un temps cru que nous allions rester coincé.es dans un bus à voir la vie défiler par la fenêtre et puis nous nous serons souvenu.es que nous étions tombé.es souvent et que nous nous étions relevé.es tout le temps. Rappelons-nous que nous avons le choix. Négocions avec le monde, avec ses troubles, choisissons le bonheur contre vents marées, ignorons les orages et préservons-nous du silence du divin, de notre incapacité à résister et appliquons-nous à laisser glisser, ce à quoi nous ne pouvons pas nous agripper. Ce n’est pas facile, c’est une lutte, mais ne laissons personne être maître de notre chagrin. Notre consolation nous appartient.

Ce sera doré, ce sera chaud, de ces chaleurs qui nous enveloppent, ce sera enivrant, savoureux, ce sera ocre, ce sera rouge ; ce sera flamboyant. Ça aura les couleurs de Rome, de Marrakech. Ce sera beau ; ce sera vraiment beau. Ce sera cultiver un manque utile, savoir que nous serons là l’un pour l’autre de façon inconditionnelle. Nous aurons l’impression que rien ne pourra altérer une telle connexion. Ce sera limpide. Ce sera gourmand. Nous donnerons. Plus que jamais nous donnerons. Nous nous abandonnerons pleinement, recevant en retour toutes les preuves d’amour. Nous y croirons. Nous saurons que c’est notre tour. Qu’en nous rencontrant, nous saurions inventer Notre Amour. Nous saurons créer une relation nouvelle, basée sur la confiance, basée sur le partage, basée sur le respect, quelque chose rien qu’à nous que ni le temps, ni la distance, ne viendra perturber. Ça sera une claque, ça aura la saveur d’une tarte au citron meringuée, le goût d’un jus d’orange pressées, la douceur de la lumière d’automne, la beauté d’une pluie d’orage en été, ça aura les couleurs de la belle saison, la douceur d’un feu de cheminée, le moelleux de l’oreiller, la délicatesse d’une enfance préservée, ça sera sublime, et à nouveau, nous y croirons. Et dans les bras de l’être choisi, tous les matins du monde ne seront que bonheur. Ensemble nous affronterons le monde est ses douleurs, ensemble nous construirons un avenir serein, un futur blotti dans les possibles. Il nous sera donné de nous aimer, pour le meilleur et pour le pire.