EXILÉS

N'ONT IELS PAS TOUSTES SOUFFERT ?

Un voile noir est tombé sur l'Europe. Alors qu'on se sentait protégé par le poids de notre Histoire. Alors qu'on avait écrit de nos plumes solennelles, sur des traités intemporels quelque chose qui semblait vouloir dire "plus jamais ça" ; le paroxysme de la violence à frappé à nos portes par l'Est. 

Il me fut douloureux d'apprendre ces frappes, d'apprendre cette guerre qui enrôle des femmes et des hommes que rien ne prédestinait à devenir fantassins. Il m'est presque impossible de regarder les images d'horreur qui nous arrivent depuis plus d'un an maintenant. 

Toutefois, il ne m'est pas plus facile de voir celles du Yémen anéanti par des armes construites chez nous, de la Syrie détruite, de la Palestine occupée, de l'Afghanistan meurtri, de l'Iran où les Femmes se soulèvent pour quitter l'Enfer, de l'Ethiopie dont le dirigeant à qui nous avons offert le Prix Nobel de la Paix, affame et décime son peuple... Il ne m'est pas plus facile de savoir que des exilés disparaissent en mer, que la Méditerranée qui m'éblouis de sa beauté sur les côtes huppées est un cimetière. 

Je félicite nos élans de solidarité, je félicite qu'on ouvre nos portes, je soutiens l'accueil. Pourtant, s'accroche à ma bouche un goût amer. L'injustice c'est toujours difficile à digérer. Voir mes pairs triés par couleur est une torture psychologique. 

Ainsi, je me questionne. 

N'ONT IELS PAS TOUSTES SOUFFERT ?

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